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4 juin 2008

Le nouveau lycée selon sarko.

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Très en verve, Nicolas Sarkozy a disserté hier durant près d’une heure sur l’éducation, un de ses thèmes de prédilection. Après avoir réussi «le défi de la quantité» - avec désormais 64 % d’une génération au bac - il faut maintenant réussir celui de la «qualité», a-t-il annoncé, et améliorer les résultats des élèves. Le chef de l’Etat a notamment confirmé une ambitieuse réforme du lycée qui commencera à se mettre en place dès la rentrée 2009 avec la «nouvelle seconde», pour que «le nouveau lycée» soit prêt en 2012.

«La situation actuelle n’est plus tenable» : le Président, qui s’exprimait à l’Elysée devant un parterre de cadres de l’Education pour commémorer les deux cents ans de la création de la fonction de recteur, a énoncé tous les maux qui touchent le lycée général. Il y a d’abord un «système de filières totalement déséquilibré» et le poids démesuré de la section S qui écrase toutes les autres. Devenue la voie d’excellence, elle forme à tout, y compris aux carrières littéraires, alors que la France manque de scientifiques. «Formidable ! En dehors de la voie scientifique, pas d’avenir pour nos élèves, mais à la sortie, pas assez de scientifiques !» s’est écrié le chef de l’Etat.

«Empilement». Ensuite, les lycéens ont trop de cours magistraux - jusqu’à 36 heures par semaine, plus que le temps légal du travail, soulignait-on dans son entourage - et sont mal préparés à l’autonomie qui leur sera nécessaire dans le supérieur. Un lycéen sur quatre qui entre à l’université la quitte sans diplôme. Enfin, le lycée offre «un empilement d’options» qui conduisent à une dispersion des élèves et qui sont en plus coûteuses pour l’Education. «Il faudrait un lycée beaucoup plus souple», avec des parcours plus différenciés et individuels, a indiqué Sarkozy.

Le ministre de l’Education, ce «cher Xavier» sur lequel le Président n’a pas tari d’éloges, et sa collègue de l’Enseignement supérieur, plus sobrement appelée «Valérie» (Pécresse), seront chargés de préparer ensemble les détails de la réforme. Xavier Darcos vient de nommer Jean-Paul de Gaudemar, le recteur d’Aix-Marseille, pour coordonner la concertation avec le monde enseignant et préparer une feuille de route pour juillet.

Modulaire. Concrètement, la classe de seconde devrait redevenir plus généraliste. Le gouvernement estime que les spécialités que le lycéen choisit alors - comme les SES (Sciences économiques et sociales) - déterminent déjà trop les filières. La spécialisation se ferait à partir de la première et surtout en terminale. En seconde, l’élève aurait un module trimestriel de présentation des différentes filières. Ce qui lui permettrait de mieux choisir son orientation.

La première et la terminale changeront davantage. Les horaires d’enseignement disciplinaires seront réduits, l’argument étant notamment que les lycéens français sont parmi les plus chargés d’Europe sans avoir pour autant les meilleurs résultats. Sur le modèle de la Finlande, le pays phare en matière de réussite éducative, le travail personnel sera davantage valorisé ainsi que les recherches et les travaux en groupe. Le cursus sera plus modulaire : le lycéen choisira lui-même son parcours et se spécialisera au fur et à mesure, avec une ou deux dominantes. Il n’est pas exclu d’introduire des matières enseignées dans le supérieur, comme le droit.

Entretien. On peut dès lors s’interroger sur l’avenir des filières. Mais leur suppression risque de susciter des tirs de barrage. La nouvelle première devrait en tout cas être en place à la rentrée 2010, la terminale en 2011. Avec un effort sur l’orientation, maillon faible du système actuel : chaque année, l’élève aura droit à un entretien individuel.

Le Président est resté étrangement silencieux sur le bac dont on fête aussi les deux cents ans. Pourtant, on ne fait pas mystère à l’Elysée qu’en conséquence de tous ces changements, il devra évoluer. Mais le sujet est traditionnellement explosif. «On ne réforme pas le bac, c’est un fétiche», assure-t-on à l’Elysée. On annonce tout de même un «nouveau baccalauréat» en 2012.

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