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Citoyens réveillons-nous! Sauvons l'Ecole Publique!
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Citoyens réveillons-nous! Sauvons l'Ecole Publique!
1 mai 2008

«La méthode Darcos risque de fragiliser encore plus les élèves en difficulté»

Après un mois de consultations, le ministre de l'Education a présenté ce matin la version finalisée des nouveaux programmes du primaire. Patrick Picard, instituteur et membre du Café pédagogique, commente les annonces ministérielles.

Recueilli par Raphaëlle RemandeLIBERATION.FR : mardi 29 avril 2008

Les écoles primaires, les institut de formation des maîtres (IUFM) et autres inspecteurs de l'Education nationale ont répondu en mars à des questionnaires du ministère sur les nouveaux programmes. Objectif: faire remonter les remarques et les critiques. Les consultations forment 1.100 synthèses qui sont publiées aujourd'hui, en même temps que la version finale des programmes. C'est-à-dire que les modifications proposées par les enseignants seront déjà actées.

De son côté, le Café pédagogique, qui regroupe un réseau d'enseignants et de chercheurs, a travaillé sur un échantillon d'une cinquantaine de synthèses. Patrick Picard, instituteur, est chargé du primaire au sein de l'association.

Que retirez-vous de vos observations ?
Peu de professionnels se disent satisfaits. Il y a en gros deux types de critiques. La première porte sur «l'esprit» du programme, qui met en valeur l'apprentissage par coeur et ce qu'on appelle la «conception mécanique des apprentissages». Pour beaucoup d'enseignants, cela n'est pas compatible avec l'image qu'ils se font de leur métier. Attention! Cela ne veut pas dire qu'il ne faut plus de par coeur! En tant qu'enseignant, on sait bien que c'est nécessaire. Mais les programmes de 2002 étaient plus équilibrés. Il y avait de l'entraînement, mais aussi des démarches de problèmes.

Et l'autre critique principale?
Elle vient de certains instituteurs qui disent tout simplement que ces programmes sont infaisables. En CE1, il faudrait avoir acquis certaines compétences de fin de primaire.

Pourtant le ministre de l'Education, Xavier Darcos, a déclaré qu'il pouvait se prévaloir d'une appréciation «globalement positive» du terrain, au vu de ses synthèses...
Oui, mais les questionnaires étaient formulés de telle manière qu'ils laissaient peu de place à l'expression. Il y avait par exemple des questions comme: «Les programmes sont-ils clairs?» La plupart des professeurs des écoles ont répondu oui, mais ce n'est pas pour cela qu'ils sont biens.

Devinez-vous une vraie fronde de la part de la communauté éducative?
Nous verrons lors de la manifestation du 15 mai, mais le ras-le-bol a dépassé le bord du vase. D'ailleurs, certains chercheurs, comme Michel Fayol et Jean-Emile Gombert, spécialistes de la lecture et du développement cognitif, ont pris position et leur présence est un événement. Ce sont des personnes qui hésitent avant de signer une pétition. Cela peut paraître pertinent auprès de l'opinion publique de revenir aux fondamentaux, au B-A BA, mais beaucoup de chercheurs pointent que ces programmes demandent des choses aux élèves trop tôt. Il y a un vrai risque: celui de fragiliser les élèves déjà en difficulté et de les éloigner encore plus de l'école.

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